Jeudi 13h15… vous montez à Paul…

Vous êtes monté à la station Paul Sabatier. Il était aux alentours de 13h15, ce jeudi. Vous vous êtes assis face à moi. Je lisais “le théâtre complet” d’Olivier Py. Vous relisiez et annotiez des polycopiés. J’ai largué les amarres pour voyager dans votre regard, visiter vos contours, quand vos yeux n’étaient pas sur moi. Pour m’émouvoir de ce qu’il n’y parait pas. Vous m’avez ému,j’en garde encore trace. Et plus encore pour ce dernier regard tandis que les portes se referment pour taper une autre, sourde et lointaine mesure… François Verdier, vous êtes descendu. Vous sur l’escalator, moi toujours assise dans la rame et désespérés de n’avoir osé, nous nous sommes regardés nous éloignant dans les brouillards de la ville.

Vous connaissez la couleur de mes yeux, celle de mes cheveux, vous me regardiez lorsque mes yeux plongeaient dans mon livre… je suis brune aux yeux verts… Je me souviens de vos grands yeux marrons, de petites rides comme autant de délicatesses et de vos cheveux poivrés, comme d’un océan de mélodies .Je serai ravie de vous revoir, d’échanger avec cet homme qui m’a tant ému.